Le kintsugi ou l'art de se réparer

Faire de nos félures une force ! Tout peut se réparer...

"Chaque objet est couturé de lignes d'or. Elles dessinent des courbes, des zébrures, parfois juste quelques points comme si on avait cousu les bords ouverts d'une blessure; Et c'est beau. Etrangement beau."

Le "kin" c'est l'or et le "tsugi" la jointure , on marque l'empreinte de la brisure, on la montre !

"c'est une nouvelle vie qui commence"

On crée une nouvelle identité, comme ces meubles auxquels on donne une deuxième vie, mais là en plus les réparations sont apparentes, on redonne vie à ce qui aurait pu être voué à l'anéantissement ou tout simplement jeté.

Coller les bords séparés

Retirer ce qui de la colle est en trop

Poncer

Puis le trait fin de la laque

Et la poudre d'or

Entre chaque étape le patient séchage

Un processus long et patient comme une psychothérapie, les failles (félures) peuvent devenir des forces (des trésors), on retire ce que l'on ne veut plus pour Soi, on donne de la rondeur par la bienveillance envers soi-même, puis l'on nait à soi-même, on aime ce que l'on devient, c'est beau, c'est brillant.

Mais entre chaque séance, le travail est là celui de conscientisation de nos actions car pour avancer, il nous faut mettre des Mots sur les Maux.

On devient des humains "kintsugi", des humains que la vie a cabossé, cassé mais qui réussissent à détricoter leurs expériences, à s'en remettre sans amertume, ni ressentiment.

Au contraire, ces humains faillibles, en ressortent grandits, reconstruits ...

"Ils ont recollé les morceaux de leur vie brisée: ils ont pleuré, ils ont travaillé à ne plus trop pleurer, puis à aimer à nouveau la vie et les humains; et peu à peu leurs cicatrices psychiques se sont recouvertes de l'or de la bienveillance et de la sagesse, d'une certaine sagesse, celle que l'on retrouve souvent chez celles et ceux qui ont traversé un bout d'enfer.

Conclusion

Trouver son kintsugi à soi, rien que cela, rêver permettre à notre inconscient de nous guider vers plus de Paix.
Apprendre à nous réparer, doucement, sans "forçage", à notre rythme, pour pouvoir briller à nouveau .

Bibliographie

Bénameur Jeanne "la patience des traces" Actes SUD , 2022, 195 pages

Le blog de Christophe André "kintsugi"